top of page
Les Jardins Vivaces de Charlesbourg

Pourquoi cherche-t-on à tuer le Mozart de la culture écologique de et du Québec en utilisant plusieurs façons de faire sous la table de négociation?

Les Jardins Vivaces de Charlesbourg

C’est en mai 2007 que je fais ma première visite aux Jardins vivaces de Charlesbourg chez monsieur Jacques Hébert. Je me procure deux sacs de compost et la même chose pour le paillis. Je commence à travailler avec ses produits. J’augmente le nombre de sacs chaque année et j’achète des plantes vivaces. Le début de ces démarches faisait suite à l’achat d’une propriété en 1999 dont le terrain mesure 22 000 pieds carré.

L’aménagement paysager prenant de l’amplitude avec les années par l’augmentation du nombre de plates-bandes, de plantes et de la qualité du sol, je me suis procuré une remorque en 2011 pour faciliter le déplacement des différents produits. C’est la qualité du compost et du paillis (bois raméal fragmenté) manifestée par la croissance et la vigueur des plantes qui m’amène à me déplacer sur plus de 70 kilomètres plusieurs fois par été pour me procurer de tels produits.

Depuis mai 2015, chaque printemps, je demande à monsieur Hébert 16 verges cube de paillis livrés par un camion de 10 roues pour couvrir les 8 000 pieds carré de plates-bandes que j’ai établies et à l’intérieur desquelles 150 variétés de plantes s’épanouissent.

Pourquoi de tels engagements et déplacements? Bien sûr, je suis un passionné d’horticulture ornementale comme beaucoup d’autres personnes. Cette passion m’amène à rechercher des produits de haute qualité. On n’en retrouve nulle part ailleurs dans la région de Québec et probablement très rarement au Québec. À titre d’exemple, pour ceux qui connaissent l’horticulture, il est possible de retirer du sol les plantes, au coeur de l’été, pendant les périodes de floraison, pour les transplanter ailleurs. Les observations, les recherches, les essais et les collaborations que notre spécialiste des sols a pu mettre en place au long des années n’ont pas de comparables.

Qu’est-ce qui attire autant dans ce paillis? En fait, il n’est aucunement comme les autres paillis! C’est la journaliste et horticultrice au Devoir, Lise Gobeille, qui présente le produit de monsieur Jacques Hébert à l’intérieur d’une de ses chronique Il y a également un livre qui est paru à ce sujet : BRF Une technique de paillage innovante, par Michel Beauvais Rustica, « Les cahiers de l’expert » de 79 pages paru en 2011. Puis, dernièrement, Jean-François Nadeau, journaliste à Radio-Canada a présenté le travail de Monsieur Hébert le 14 mai dernier dans un article. Il rappelle la position de la ville de Québec dans cet enjeu par cet extrait :

La Ville de Québec soutient qu’elle n’a pas l’intention de forcer la fermeture des Jardins vivaces de Charlesbourg et précise que monsieur Hébert n’a pas à cesser l’ensemble de ses activités. Le zonage de la propriété est agroforestier. L’entreprise ne peut donc pas recevoir de résidus d’émondage de l’extérieur. Seule la transformation de bois provenant de l’extérieur est interdite. L’entreprise peut donc poursuivre ses autres activités autorisées de culture et de production avec les matières premières disponibles sur son terrain, affirme le porte-parole de la Ville de Québec, David O’Brien.

Des explications qui ne convainquent pas Jacques Hébert. Il se questionne sur les réelles intentions de la Municipalité. J'ai un grand terrain qui pourrait éventuellement servir à un développement résidentiel. Il est préférable pour eux d'avoir le moins d'obstructions possible pour y arriver. Un éventuel permis commercial pourrait faire obstacle à un tel projet, avance-t-il.

La Ville assure qu’elle n’a ni intention ni plan de projet résidentiel à cet endroit, d’autant plus que le zonage en vigueur l’interdit. » (Jean-François Nadeau, Une entreprise écologique embêté par la Ville de Québec, Radio-Canada, chronique jardinage, 14 mai 2021, https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1793013/jadins-vivaces-charlesbourg-ville-quebec-fermeture-compost-paillis

Puis, très dernièrement, Mylène Moisan, chroniqueuse au journal Le Soleil a publié un article au sujet du travail de monsieur Hébert. Cette publication est parue Dans le numéro du journal Le Soleil numérique le 4 juin 2021.

Si l’intention de la ville de Québec n’est pas de mettre fin au zonage de la propriété de monsieur Hébert pourquoi lui interdire la transformation de bois provenant de l’extérieur de son terrain. La question est d’autant plus importante que les critères de sélection de la ressource (bois) est hautement élevé. Pourquoi couper la capacité d’obtenir la ressource plutôt que chercher de réelles solutions avec monsieur Hébert? L’expertise de monsieur Hébert est une richesse inestimable pour la ville et la Capitale-Nationale.

De plus, monsieur Hébert, notre travailleur acharné, a développé son propre équipement mécanique pour amener les résultats de ses recherches à un très haut standard de qualité tant en termes de résultats horticoles que sur le plan de la production pour ses propres terrains et pour ses visiteurs.

Monsieur Hébert est un pionnier dans ce domaine depuis plus de 40 ans. Aujourd’hui, ses pratiques sont appliquées à travers le monde. Il participe depuis plusieurs années à des projets de recherche universitaire. D’ailleurs, à cet effet, il rend disponibles des articles qu’il a écrits et fait paraître sur son site Web.

Présentement, monsieur Hébert lui-même et une grande quantité de passionnés d’horticulture au Québec et de multiples personnes sensibles aux causes écologiques sont privés des résultats exceptionnels de son travail en raison de la position de la ville de Québec et du promoteur immobilier de son secteur. Quelles questions ou mauvaises responsabilités ont été choisies avec peu de connaissance de la richesse des sols de notre région lors du débat autour des terres de l’Hôpital Robert Giffard il y a quelques années! Il en est de même au sujet de la qualité des sols de Charlesbourg. Bien sûr, plusieurs personnes, chacun selon leurs rôles et leurs fonctions, choisissent d’intervenir pour faire de l’argent peu importe les désastres écologiques et environnementaux. En fait, politiquement, ces deux dossiers sont placés à l’agenda politique lorsqu’il y a des intérêts économiques et politiques. En d’autres moments, ils sont les ignorés. Il y a un grand nombre de questions au sujet de la gestion des résidus verts par la ville de Québec puisque plusieurs des contractuels de la ville vont porter leurs résidus verts aux Jardins vivaces de Charlesbourg pour une seconde vie des plus saines pour l’environnement et l’éducation de la population qui fréquente ce lieu de hauts savoirs écologiques et horticoles. D’ailleurs, les enseignants du volet de l’Horticulture ornementale du Centre de services scolaire des Premières Seigneuries devraient utiliser cette ressource s’ils ne le font pas. Peut-être le fontils déjà? À voir s’ils sont prêts à s’impliquer dans la situation.

Voici les propos de monsieur Hébert appuyant ce qui a été mentionné précédemment : « Une bonne partie de ces résidus d'émondage vient de contrats de la ville sur des arbres de la ville. L'autre portion de ces résidus vient de contrats sur des terrains privés de la ville. J'ai donc développé ici une infrastructure d'approvisionnement, de transformation et de mise en marché de ces produits. Quand j'ai commencé commercialement, il y a plus de 30 ans, ces résidus allaient aux sites d'enfouissement ou à l'incinérateur. J'acquiers donc ces résidus, j'assume les frais et le roulement de ces infrastructures et je retourne à la ville un matériel de haut de gamme très demandé et apprécié. Combien en coûterait-il à la ville pour gérer ces résidus? »

Plus précisément, le BRF (bois raméal fragmenté) est fabriqué à partir de chêne, de frêne, d’érable, de tilleul et d’orme (bref de bois franc). Monsieur Hébert emploie que des rameaux en santé de diamètre approprié. Quant au BRF préc-omposté qu’il concocte, il met environ une partie de BRF pour deux parties d’un compost à base de mull (un type d’humus qui se forme en milieu oxygéné). Il y a cinq ans, monsieur Hébert ajoutait 2 à 3 % d’argile, qu’il inoculait ensuite avec des champignons et ceux-ci commençaient la dégradation des copeaux. Maintenant, les recherches se poursuivant toujours, monsieur Hébert a remplacé par 2-3% de poussière de roche basaltique (roche volcanique). On va y chercher des olégo éléments parfois très rares qui sont dynamisés au contact de l'humus. De plus, il y a environ 19% d'alumine, Al2O3, qui est la base de l'argile et contribue à améliorer le CEC, Capacité d'Échange Cationique et l'électromagnétisme du sol. Ce compost a une texture plus granuleuse que les composts standards, et les copeaux encore présents sont colonisés par les champignons. Son odeur fort agréable rappelle le sol de la forêt. On peut l’utiliser sans craindre une carence en azote. Mélangé à la terre, il est particulièrement approprié pour monter des buttes, qu’on recouvre d’un paillis de BRF.

À cela, il faut tenir compte de la saine gestion des territoires d’une qualité exceptionnelle, le lieu de formation dont pourraient bénéficier les élèves de la quatrième à la cinquième secondaire des Centres de services scolaires de la Capitale, des Découvreurs et des Premières Seigneuries par le biais des cours d’écologie, de science et technologie, des sciences naturelles et autres.

Au départ, un petit paradis privé! Avec le temps (25 ans), M. Hébert a décidé d’ouvrir au public Les Jardins vivaces de Charlesbourg. Désirant conserver un mode de vie qui lui est cher, il a choisi de garder une vocation artisanale à son projet. Ainsi, il a le temps de recevoir et de conseiller chacun de ses clients et de partager ses techniques de culture.

Une singularité de l’endroit : on sélectionne directement nos vivaces dans les plates-bandes en se baladant avec le propriétaire, qui en prélève des divisions avec lesquelles on repart. Il y a le choix de plus de 1400 variétés de vivaces, dont 300 variétés d’hémérocalles, 170 variétés de hostas et maintes variétés de cimifugas, de ligularias et de brunneras qui sont cultivées dans ce jardin où les plantes sont franchement impressionnantes.

Voilà l’ensemble des raisons et des motifs qui expliquent ma fréquentation des Jardins vivaces de Charlesbourg ainsi que la fréquentation de centaines d’amatrices et d’amateurs d’horticulture ornementale.

Il me semble que plusieurs stratégies beaucoup plus conviviales, éducatives et de développement d’écologie responsable pourraient avoir lieu. Monsieur Hébert a même déjà suggéré d’initier et de prendre les commandes d’un grand jardin public pour la Capitale à l’instar de plusieurs grandes capitales du monde. Un tel jardin, chez nous, pourrait même développer un immense volet éducatif. Il pourrait même y être intégré un lien explicite avec l’Aquarium de Québec en lien avec l’environnement aquatique. Nos maires de Québec et de Lévis ne sont-ils pas des promoteurs du mieux vivre, de l’éducation, de la réelle qualité de l’environnement et non celles des premières pages économiques au nom d’une cause quelconque?

Ces préoccupations font partie des valeurs de monsieur Hébert! Cependant, l’ampleur de ces questions est régionale et nationale. Je me demande comment une capitale nationale ne peut pas chercher à créer de liens avec des grands Jardins nationaux de par le monde et en collaboration avec un centre de recherche universitaire? L’objectif étant d’augmenter la sensibilité de sa population à développer son intérêt pour le beau et le vivant.

Un projet de fierté nationale ou de Capitale-Nationale est important surtout lorsque nous avons la chance d’avoir Mozart avec nous! À moins que nous préférions laisser mourir notre Mozart de l’écologie et de l’horticulture pour mettre en place des quartiers résidentiels qui rapportent des taxes sur des terres d’une qualité exceptionnelle?

Alain Fournier
Résident de Lévis et
Consommateur à Québec!

bottom of page